INVIVO by 2025 : Les traders du libre-marché.
« On a les inconvénients d’un pays riche,
on fait de la politique. Dans les pays pauvres, on fait du commerce. » Déclaration du directeur « trading » au CCE Union INVIVO le
31/01/2017.
A nos dirigeants qui rêvent
d’un marché libre qui n’est pas un marché règlementé sans procédure d’admission
et non soumis à des obligations de diffusion et de transparence de
l’information, nous répondons : Les pays riches ne peuvent acquérir leur autosuffisance
alimentaire, qu’en refusant à la fois libéralisme et protectionnisme. Cela passe par l’abandon de toute politique
d’exportation à outrance et le respect des rythmes de développement de chaque
nation. Cela signifie rompre avec le productivisme au bénéfice de la qualité
des produits et du respect de l’environnement… Ce que la logique du marché libre voudrait voir voler
en éclat.
« C’est seulement
dans les pays retardés du monde que l’accroissement de la production est un
objectif important : dans les plus avancés, ce dont on a besoin sur le
plan économique est une meilleures répartition » John Stuart Mill, principes
d’économie politique 1848
Les recettes qui tendent simplement à tempérer le
libéralisme, comme toutes celles qui prétendent réguler ou civiliser le
capitalisme, se heurtent à la logique du système : produire toujours plus, non
pour satisfaire les besoins humains mais pour vendre, réaliser des profits. La
mondialisation est l’instrument. Les dégâts sociaux et écologiques qu’elle
provoque appellent des solutions incompatibles avec le capitalisme.
Ce que
nous remettons en cause c’est la légitimité sociale (et écologique) du
capitalisme. Nous revendiquons son incapacité à satisfaire une fraction
croissante des besoins sociaux. Et ceci vaut aussi pour les pays émergents,
dont les succès reposent en grande partie sur l’exclusion de couches sociales
et de régions entières du globe. La progression de la productivité s’alimente
d’un usage quasiment gratuit de l’énergie mais cette logique vient aujourd’hui
buter sur la contrainte écologique. De fait, ce système ne satisfait pas aux
besoins écologiques de l’humanité dans la mesure où sa logique est
intrinsèquement contradictoire avec les exigences de la lutte contre le
réchauffement climatique.
Un grand tournant libéral qui introduit une rupture
fondamentale avec les valeurs prônées par la coopération :
Il semblerait que l’engagement en
coopération qui correspondait à une manière de protester contre la logique
implacable du profit, en s’appuyant sur la force du collectif pour ne pas
sombrer dans la « misère »,
semble n’être qu’un souvenir pour INVIVO et ses administrateurs.
La nouvelle étape du projet
INVIVO by 2025, consiste à mettre en place les conditions favorables à l’essor de la financiarisation de
l’entreprise INVIVO pour permettre l’augmentation de la part de la valeur
ajoutée qui revient aux adhérents ou actionnaires : La
baisse de la part des salaires est un phénomène aujourd’hui universel .Elle a
conduit à la baisse des coefficients dans la classification des emplois,
l’exclusion des cadres des augmentations collectives et se poursuit aujourd’hui,
par la compression des effectifs. En effet, la baisse de la masse salariale a
pour contrepartie une augmentation du taux de marge, autrement dit de la part
de la valeur ajoutée qui va au profit. Ainsi,
le taux de profit augmente quand la part des salaires baisse (ce qui fait
augmenter le taux de marge) et quand la
production est plus économe en capital (l’intensité capitalistique baisse).
La question qui se pose ensuite est de savoir à quoi a été
consacré ce supplément de profit : Des investissements de demain et les
emplois d’après demain ?
Nous en doutons car un système fondé sur la concurrence entre
capitaux entraîne des licenciements ou des délocalisations par l’impératif de
compétitivité avec la tentation de prendre prétexte de ces contraintes pour
« surréagir » et augmenter les profits.
L'arithmétique est simple : la part des salaires baisse et celle de l’investissement stagne, il faut bien que quelque chose augmente. La réponse est évidente : la principale contrepartie de la baisse des salaires est une véritable explosion des dividendes : plus de 97 M€ de dividendes en 2015-16 [91 M€ avec une progression de 12% en 2014-15 (2013-14 81,4M€)].Largement de quoi maintenir les emplois, de financer une augmentation de salaire et en plus de créer des emplois.
L'arithmétique est simple : la part des salaires baisse et celle de l’investissement stagne, il faut bien que quelque chose augmente. La réponse est évidente : la principale contrepartie de la baisse des salaires est une véritable explosion des dividendes : plus de 97 M€ de dividendes en 2015-16 [91 M€ avec une progression de 12% en 2014-15 (2013-14 81,4M€)].Largement de quoi maintenir les emplois, de financer une augmentation de salaire et en plus de créer des emplois.
Ce qui est en cause aujourd’hui, c’est la légitimité sociale
et écologique du capitalisme. La voie consistant à le réguler et à l’encadrer
est plus bouchée que jamais et il reprend sa liberté en faisant apparaître sa
nature profonde qui consiste à se perpétuer par la régression sociale. C’est
pourquoi, sa mise en cause profonde en tant que système devient, plus que
jamais, vitale.
La FNAF CGT
a toujours revendiqué un renforcement des pouvoirs des comités d’entreprise
pour vérifier, en amont des licenciements, leur bien fondé, entre autres par
l’expertise économique et par un droit de consultation dans les Conseils
d’Administration. Alors que le
gouvernement et patronat multiplient les opérations de communication autour de
la « révolution numérique » et de l’ « industrie du
futur », les salariés restent plus que jamais confrontés à des
restructurations destructrices d’emplois, à la dégradation des conditions de
travail, à la dévalorisation des qualifications, à la stagnation des salaires
menées au titre de la sacro-sainte « compétitivité ». Alors qu’en même temps, le Groupe INVIVO
reçoit 2 M€ environ de l’état au titre du CICE. La sauvegarde de l’emploi ne peut pas passer par
une facilitation des licenciements !
Cela n’exclut
pas les luttes dans l’entreprise : Refusons le détournement des
résultats et des gains de productivité vers la rémunération du capital, n’acceptons pas une
économie d’effectifs avec cette restructuration qui a été mise en place trop
vite, sans concertation et sans alternative possible pour le personnel des
« Marchés trading ».
Nous appelons à la mobilisation des salariés dans
l’entreprise et à manifester le 21 mars prochain au côté de la CGT. Pour un
printemps revendicatif, journée interprofessionnelle de mobilisation partout en
France : rassemblements, manifestations, grèves.
Contacter les représentants du personnel FNAF CGT
Références : Textes issus du « Capitalisme
en 10 leçon »par Michel HUSSON