QUAND LES
INITIATIVES SE SUIVENT SANS COHÉRENCE …
Le projet d’aménagement
des bureaux conduit par l’équipe BIRD n’inclue pas les recommandations de
l’INRS en matière de données ergonomiques qui sont des données chiffrées avec
référence à la réglementation et aux normes existantes (Exemples : la norme NF X35-454 du cahier des charges du mobilier ,
rédigé par l’employeur, n’existe plus depuis février 2000 ; les surfaces
minimales pour implanter les bureaux sont réduites à 5 ou 6m² au lieu des10 m²
recommandées ; Les implantations des PdT dos à dos sont à 2m au lieu des
2m80 préconisées, etc. ). La
standardisation et la densification des postes de travail ou les nouvelles
implantations sont faites sans tenir compte des besoins de certains métiers et posent
des problèmes de coordinations ou de bien-être au travail (manque des paillasses pour l’Agro., une salle de shoot pour GAMM
VERT, le rapprochement des équipes…).
La compréhension des réalités du travail des salariés et de
son organisation doit compléter les données de santé pour expliquer les
expositions au risque et adapter l’environnement de travail. Elle est basée sur
une démarche ergonomique, c’est-à-dire qui cherche à comprendre dans les faits
les activités de travail. Elle rend compte de ce qui induit des contraintes
pour les gestes professionnels des salariés et peut-être une cause dans la
survenue de TMS. (Exemples : collaborations insuffisantes, choix inadaptés
des matériels, ordonnancement incompatible avec les encombrements, open space, etc.)
Cette analyse, généralement conduite par un ergonome, débouche sur une
explication des mécanismes des expositions.
Malheureusement, la prévention ne semble pas être une
dimension stratégique de l’entreprise. Pourtant, elle permet d’initier les
changements de personnes et d’organisations. Pour cela, plusieurs acteurs de
l’entreprise tiennent un rôle-clé : Les directions générales, les IRP et
une contribution des acteurs-clés de l’entreprise, facilitée par l’appui de
compétences externes (sociologue, ergonome, architectes…).
Nous ne parlerons pas des élus CFDT majoritaires au Comité
d’Ets Paris qui ont encore failli à leur obligation d’expertise économique sur l’emploi
de la plus value, liée à la vente de l’immeuble. Pourtant, il est indispensable
de connaître les sommes réservées aux nouveaux aménagements et leurs impacts
sur les activités. Leurs actions se limitent à reprendre le discours du tôlier, selon lequel les normes font reculer
l’incitation à innover dans les domaines normalisés ?!
Il existe deux visions fondamentalement opposées, entre les
élus FNAF CGT qui au travers de leurs actions au CHSCT, démontrant les
améliorations concrètes dans le travail des salariés en respectant les
préconisations de l’INRS… Et l’indifférence des élus CFDT au CE Paris qui
accompagnent les responsables du projet BIRD sans sourciller sur les équipements
de travail proposés. Les comparses préfèrent tabler sur l’épanouissement et la
performance avec des temps dédiés dans un espace conçu exprès pour laisser
aller sa créativité… Il semble que ces points de convergences n’aient que très
peu de chance d’obtenir le même résultat un jour.
Car si la créativité et l’innovation ne répondent pas à un
style ou un concept de mobilier, la prévention des TMS passe par le respect du
cahier des charges techniques pour le mobilier.
Faut-il faire confiance à l’approximatif plutôt qu’aux recommandations
INRS ?
Bien que le CHSCT est menée avec PROGEXA, une expertise démontrant
l’efficacité d’une prévention structurée selon des repères essentiels, les
responsables BIRD ne portent que des critiques infondées, jusqu’à douter des
compétences d’un organisme agréé par l’Etat : « La comparaison des surfaces minimales de travail ne tient pas compte de
l’absence d’armoires qui augmentent de fait, l’espace autour des bureaux à
CARPEDIEM». →Sauf
qu’un espace optimal est calculé sur une surface nette et non encombrée et le
fait d’y ajouter des armoires (ou pas) ne l’augmente pas pour autant. De plus,
le CHSCT avait recommandé d’aménager 6 étages au lieu des 4,8 retenus à ce jour
afin d’observer le respect les passages et l’accès aux postes de travail.
« Il faut admettre que les espaces des bureaux sont réduits au
détriment des espaces créatifs et de détente ». → Or, la
créativité et l’innovation ne répondent pas à un style ou un concept de
mobilier, la prévention des TMS passe par le respect des besoins fondamentaux
et physiologique. Sans oublier que l’utilisation des espaces, tels que les BOX,
HUB ou cercle végétal, doit être
entendue au sens de l’activité individuelle ou de la compétence particulière du
salarié à être mobile grâce à son équipement de bureau (ordinateur portable). De fait, combien de salariés pourront accéder
à ses espaces au final ?
Les élus FNAF CGT rappellent qu’une prévention efficace envisage
une action sur le long terme, conduite par l’entreprise comme un
projet avec des objectifs concrets et concertés et des responsabilités identifiées.
Elle doit apporter des améliorations
concrètes dans le travail des salariés, portant sur des champs complémentaires,
tels que l’organisation générale de l’entreprise et ses activités, les
matériels sur le poste, la compétence des équipes ou le management.
Les résultats obtenus seront observés sur plusieurs
plans : de moindre contraintes pour réaliser le travail avec qualité et
l’amélioration du bien-être des salariés. Ce sera aussi, moins de
dysfonctionnement pour l’entreprise. Même si les effets de la démarche de
prévention, ne sont pas toujours visibles au départ, ils seront appréciés par
tous sur le long terme.
Pour conclure l’analyse PROGEXA a démontré que les salariés
ont des choses à dire sur leurs situations de travail. Le salarié est l’expert
de son métier : il est capable de parler de ce qui fonctionne et de ce qui ne
fonctionne pas dans son activité.
C’est pourquoi, tout
aménagement doit repasser par la compréhension des situations de travail : les
salariés sont alors les mieux placés pour en parler.
Les représentants du personnel FNAF CGT