jeudi 10 novembre 2016

BIRD - QUAND LES INITIATIVES SE SUIVENT SANS COHÉRENCE …


QUAND LES INITIATIVES SE SUIVENT SANS COHÉRENCE …


Le projet d’aménagement des bureaux conduit par l’équipe BIRD n’inclue pas les recommandations de l’INRS en matière de données ergonomiques qui sont des données chiffrées avec référence à la réglementation et aux normes existantes (Exemples : la norme NF X35-454 du cahier des charges du mobilier , rédigé par l’employeur, n’existe plus depuis février 2000 ; les surfaces minimales pour implanter les bureaux sont réduites à 5 ou 6m² au lieu des10 m² recommandées ; Les implantations des PdT dos à dos sont à 2m au lieu des 2m80 préconisées, etc. ). La standardisation et la densification des postes de travail ou les nouvelles implantations sont faites sans tenir compte des besoins de certains métiers et posent des problèmes de coordinations ou de bien-être au travail (manque des paillasses pour l’Agro., une salle de shoot pour GAMM VERT, le rapprochement des équipes…).

La compréhension des réalités du travail des salariés et de son organisation doit compléter les données de santé pour expliquer les expositions au risque et adapter l’environnement de travail. Elle est basée sur une démarche ergonomique, c’est-à-dire qui cherche à comprendre dans les faits les activités de travail. Elle rend compte de ce qui induit des contraintes pour les gestes professionnels des salariés et peut-être une cause dans la survenue de TMS. (Exemples : collaborations insuffisantes, choix inadaptés des matériels, ordonnancement incompatible avec les encombrements, open space, etc.) Cette analyse, généralement conduite par un ergonome, débouche sur une explication des mécanismes des expositions.

Malheureusement, la prévention ne semble pas être une dimension stratégique de l’entreprise. Pourtant, elle permet d’initier les changements de personnes et d’organisations. Pour cela, plusieurs acteurs de l’entreprise tiennent un rôle-clé : Les directions générales, les IRP et une contribution des acteurs-clés de l’entreprise, facilitée par l’appui de compétences externes (sociologue, ergonome, architectes…).

Nous ne parlerons pas des élus CFDT majoritaires au Comité d’Ets Paris qui ont encore failli à leur obligation d’expertise économique sur l’emploi de la plus value, liée à la vente de l’immeuble. Pourtant, il est indispensable de connaître les sommes réservées aux nouveaux aménagements et leurs impacts sur les activités. Leurs actions se limitent à reprendre le discours du tôlier, selon lequel les normes font reculer l’incitation à innover dans les domaines normalisés ?!

Il existe deux visions fondamentalement opposées, entre les élus FNAF CGT qui au travers de leurs actions au CHSCT, démontrant les améliorations concrètes dans le travail des salariés en respectant les préconisations de l’INRS… Et l’indifférence des élus CFDT au CE Paris qui accompagnent les responsables du projet BIRD sans sourciller sur les équipements de travail proposés. Les comparses préfèrent tabler sur l’épanouissement et la performance avec des temps dédiés dans un espace conçu exprès pour laisser aller sa créativité… Il semble que ces points de convergences n’aient que très peu de chance d’obtenir le même résultat un jour.

Car si la créativité et l’innovation ne répondent pas à un style ou un concept de mobilier, la prévention des TMS passe par le respect du cahier des charges techniques pour le mobilier.

Faut-il faire confiance à l’approximatif plutôt qu’aux recommandations INRS ?

Bien que le CHSCT est menée avec PROGEXA, une expertise démontrant l’efficacité d’une prévention structurée selon des repères essentiels, les responsables BIRD ne portent que des critiques infondées, jusqu’à douter des compétences d’un organisme agréé par l’Etat : « La comparaison des surfaces minimales de travail ne tient pas compte de l’absence d’armoires qui augmentent de fait, l’espace autour des bureaux à CARPEDIEM». →Sauf qu’un espace optimal est calculé sur une surface nette et non encombrée et le fait d’y ajouter des armoires (ou pas) ne l’augmente pas pour autant. De plus, le CHSCT avait recommandé d’aménager 6 étages au lieu des 4,8 retenus à ce jour afin d’observer le respect les passages et l’accès aux postes de travail.

« Il faut admettre que les espaces des bureaux sont réduits au détriment des espaces créatifs et de détente ». → Or, la créativité et l’innovation ne répondent pas à un style ou un concept de mobilier, la prévention des TMS passe par le respect des besoins fondamentaux et physiologique. Sans oublier que l’utilisation des espaces, tels que les BOX, HUB ou cercle végétal,  doit être entendue au sens de l’activité individuelle ou de la compétence particulière du salarié à être mobile grâce à son équipement de bureau (ordinateur portable).  De fait, combien de salariés pourront accéder à ses espaces au final ?

Les élus FNAF CGT rappellent qu’une prévention efficace envisage une action sur le long terme, conduite par l’entreprise comme un projet avec des objectifs concrets et concertés et des responsabilités identifiées. Elle doit apporter des améliorations concrètes dans le travail des salariés, portant sur des champs complémentaires, tels que l’organisation générale de l’entreprise et ses activités, les matériels sur le poste, la compétence des équipes ou le management.

Les résultats obtenus seront observés sur plusieurs plans : de moindre contraintes pour réaliser le travail avec qualité et l’amélioration du bien-être des salariés. Ce sera aussi, moins de dysfonctionnement pour l’entreprise. Même si les effets de la démarche de prévention, ne sont pas toujours visibles au départ, ils seront appréciés par tous sur le long terme.

Pour conclure l’analyse PROGEXA a démontré que les salariés ont des choses à dire sur leurs situations de travail. Le salarié est l’expert de son métier : il est capable de parler de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas dans son activité.

C’est pourquoi, tout aménagement doit repasser par la compréhension des situations de travail : les salariés sont alors les mieux placés pour en parler.

Les représentants du personnel FNAF CGT