« Les indemnités de licenciement des cadres doivent
être relevées car ils ont un train de vie supérieur à celui des ouvriers»
Un raisonnement antisocial porté par les élus CFDT et repris par les élus CGC à
propos des forfaits d’indemnisation (plafonnées par la direction pour les
salaires les plus hauts) dans le cadre d’un licenciement économique collectif.
Tout d’abord, le
rôle principal des élus n’est pas de négocier systématiquement des indemnités
de salaires mais de faire des propositions alternatives pour sauvegarder
l’emploi. Pour ça, le législateur a prévu les expertises comptables afin d’analyser
les données financières de chaque activité.
Mais peut-être
faudrait-il leur rappeler ce qu’est un salaire minimum 1 466,62 € brut mensuel, son niveau actuel.
Et leur demander s’il est possible de bien vivre. Rien qu’à constater le niveau
des loyers en de nombreux endroits, on peut en douter. Leur parler également,
des chômeurs longue durée, dont le plus souvent les salariés les moins diplômés
et leur rappeler qu’ils ont justement, besoin de l’instauration d’une vrai politique de gestion
des ressources humaines pour identifier les métiers à risque et de développer
un budget formation plus conséquent pour leur permettre de maintenir leur
employabilité.
Parmi les meilleurs (pour l’employeur) Accords Collectifs négociés par la CFDT et leur
homologues :
Accord
d’intéressement : Pour la CGT, la sécurité dans l’entreprise est
un objectif collectif qui ne peut être valablement considéré comme un élément de performance au titre d’un accord d’intéressement. Pourtant
la CFDT et la CFTC ont signé un Accord
d’intéressement qui instaure un bonus financier, lié au nombre d’’accidents
déclarés !? Les organisations
syndicales signataires ont aussi validé une diminution de la part du Groupe de
40% à 25% en renvoyant chaque activité à leur propre résultat (75% au lieu de
60%) avec pour conséquences une diminution d’environ 15% pour 100% des
objectifs réalisés et jusqu’à 35 % pour 90 % des objectifs fixés.
Au final, les salariés seront payés en fonction de leur productivité, avec le choix
de déclarer ou non les accidents du travail et d’oublier l’absolue priorité qui
doit être donnée à la sécurité.
Accord Classifications : La question principale : qu’avons-nous perdu ? Les
tendances sont plutôt à la diminution des coefficients . A savoir que ceux
qui seront au-dessus du coefficient de référence, ne subirons pas de diminution
de salaire… A relativiser car les augmentations individuelles de salaires
risquent d’être neutralisées avec pour principe d’harmoniser les équipes et de
tirer vers le haut les salariés embauchés à un coefficient inférieur. En effet,
cette révision du statut et de son coefficient s’appliquera immédiatement aux
nouveaux embauchés et créera ainsi des inégalités de salaires. Exemple : Employé Administratif Qualifié
passe du coefficient 285 à 250…. Au final, il existe un décalage de 35 points
entre les salariés occupant le même poste et les recrutements à venir.
Autant dire que la CGT ne cautionne pas non plus la saisie
du différentiel personnel pour augmenter le statut du salarié, au coefficient
supérieur. Ainsi, vous ne recevrez aucune augmentation individuelle salaire et
ce, bien que votre poste de travail évolue sur la grille de salaire.
Pour couronner le tout, l’employeur met en place un Comité
paritaire d’examen de recours individuels, dont seul le RRH du collaborateur
ayant exercé le recours, aura la décision finale en cas de litige entre
les délégations employeur et salariés ?! Autant dire que ce Comité n’a aucun
pouvoir.
L’attitude
de la CFDT dans les négociations de l’entreprise est semblable à celle des
négociations nationales :
Au niveau du régime de retraite
supplémentaire 1,24% (contribution
de 50% par l’employeur /50% par le
salarié) en transformant son règlement qui contribue à creuser les iniquités de
traitement entre les catégories socioprofessionnelles (CSP). Ainsi, Le Crédit
Agricole entérine un Accord pour favoriser une politique de rémunération à
l’avantage des cadres : Cet accord
devrait fixer le taux de cotisations à 2,20% pour les cadres (dont 60%
employeur/ 40 % salariés), et à 1,80%. pour les TAM (dont 70% employeur/30%
salariés). Ce qui contribue à creuser les écarts dans l’épargne retraite
supplémentaire, en observant des différences de participations
« employeur » (1,32 % pour les
cadres, de 1,26% pour les TAM)…. Et rien de plus pour les Ouvriers/Employés qui
restent au socle de 0,62%, payés par l’employeur.
Ou encore, face à la loi EL KHOMRI qui confirme une intégration antisociale
des plus agressives. Le petit doigt sur la couture du pantalon de HOLLANDE et
VALLS pour entériner une régression sociale combattue par la quasi-totalité des
syndicats de salariés et d’étudiant, rejetés par l’immense masse des
travailleurs confirme que la « courroie de transmission » fonctionne
(un rien honteuse celle-là), cette fois-ci avec le patronat et le gouvernement.
Enfin, florilège
de quelques pensées profondes de Laurent Berger, secrétaire général de ce
syndicat. Parlant de la lutte contre la loi Valls, il affirme, parlant de la
CGT « Nous assistons à un jeu de rôle…. Chacun joue des muscles… »
Merci pour les salariés en lutte, considérés comme des dupes en puissance. Dans
la même déclaration, les travailleurs du livre en lutte sont comparés à
l’extrême-droite, la CGT mise dans le même sac que Gattaz qui lui-même traite
la CGT de « terroriste ».
Nous avons
toujours pensé que le rôle d’un syndicat est d’agir avec les salariés… Soyons
clair, l’attitude de la CFDT ne nous fera pas changer d’opinion. Tristounet, le
chemin qu’elle prend, qui semble bien ne pas convenir à toutes et à tous dans
l’organisation. Mais il a toujours le filet de sécurité du patronat pour lui
éviter de se fracasser.
Mouvement de colère, bien légitime des militants cégétistes.